
Quel était le meilleur concert du week-end ?
La Yegros : merrrrci !
Il est fort probable qu’aujourd’hui, on vous parle du concert-qu’il-ne-fallait-pas-louper-la-claque-Woodkid-cœur-avec-les-doigts. Par pur esprit de contradiction, j’ai décidé de vous parler d’un autre concert qui a eu lieu ce week-end : celui de La Yegros. Na !
- 21h47 : arrivée au Palaxa. C’est bien rempli, ça fait plaisir. Saodaj assure une belle première partie, bien que le bar ait largement plus de succès. Je me dis que si je devais me reconvertir, ce serait plutôt en bar qu’en artiste qui fait des premières parties. Le public est trop ingrat. Mais là n’est pas le sujet.
- 22h32 : Mariana Yegros arrive sur scène. Coiffe à plumes, décolleté affolant et micro-jupe : la dame est canon. Ses musiciens en revanche ne représentent pas favorablement la gente masculine argentine, mais leurs costumes indo-fluos me font rire, donc je leur pardonne.
- 23h04 : folie furieuse. La Yegros chante, rappe, saute, roule les « r » quand elle dit « merrrrci » et fait danser tout le monde. Les chansons s’enchaînent, le rythme est génial. Mais on ne me la fait pas à moi, je sais bien que 90% de la salle attend une chanson et une seule : Viene de mi. Bingo, au milieu du set, les premières notes du tube arrivent. Les bras se lèvent, les gens chantent n’importe quoi, c’est parfait.
- 23h16 : réhydratation obligatoire. Mon œil affûté de journaliste note que la salle est moins remplie qu’au début. Certaines personnes auraient-elles fondu à cause de la chaleur torride ? Je vais devoir mener l’enquête.
- 23h31 : je scotche sur la caméra-woman à droite de la scène. Elle ne fait que monter et descendre sa caméra, c’est drôle sur le coup, mais je m’interroge sur le rendu. A l’occasion, j’aimerais bien voir. A bon entendeur…
- 23h50 : rappel. La sueur est sur tous les visages. Viene de mi revient, la foule est en liesse. Deux messieurs dansent devant moi comme des furies, je me joins à eux, mais comme je n’ai pas pris de LSD, je me sens en décalage. Je retourne avec mes copines.
- 00h23 : ça continue de danser dehors. Un DJ grimé en catcheur mexicain balance de la cumbia, l’ambiance est à son comble. Mariana Yegros débarque au milieu de la foule, toute menue et discrète. Personne n’ose l’approcher mais tout le monde la reluque. Elle regarde son portable, envoie un texto. Je me dis alors que même une star a parfois besoin de son Iphone pour se donner une consistance en public, ce qui me la rend plus humaine et j’ai envie d’être son amie pour toujours.
- 1h07 : rien ne va plus. Saodaj, sur le parking devant l’entrée des artistes, improvise un bœuf auquel se joignent illico les musicos argentins**. Mariana Yegros boit sa cannette de Phoenix en dansant. Un grand cercle se forme. Les Réunionnais sont en forme et bluffent La Yegros et son groupe. Tout le monde danse, ma copine un peu pompette filme la scène en criant toutes les deux minutes : « c’est ENORME ». Et c’est vrai que c’était énorme, à me filer la chair de poule, toute cette joie, cette ambiance simple et généreuse. Le concert de La Yegros était comme ça. Et c’était pour moi LE concert-à-ne-surtout-pas-louper-ce-week-end-big-up-la-first-lady-de-la-nueva-cumbia !
Aurore Le Bourdon
**NB : le bœuf argentin est une des meilleures viandes au monde, ceci expliquerait-il cela ?