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Sous les lunettes de Zerbinette

Laitier de nuit

Ce roman, dont la trame est une habile toile d’araignée qui réduit progressivement l’intrigue par cercles concentriques, fleure bon la vodka, la bise glacée et la chaleur bienveillante des peuples du nord.

Pourquoi Semion quitte-t-il chaque nuit le lit conjugal pour arpenter Kiev sans en conserver aucun souvenir au réveil ? Que contiennent les mystérieuses ampoules blanchâtres subtilisées sur le tapis de l’aéroport par l’honnête douanier Dima ? Qui boit le lait maternel de la nourrice Irina ? Pourquoi les chaussons du défunt pharmacien, embaumé par sa veuve sont ils couverts de boue chaque matin ?

Autant de micro enquêtes saugrenues qui promènent le lecteur dans les loufoqueries ukrainiennes de notre siècle, suivant la trace du lait, véritable fil conducteur de cette fable.

Un roman curieux et surprenant, emprunt de chaleur humaine et d’exotisme givre. Rafraîchissant.

Laitier de nuit d’Andreï Kourkov, 432 p., éditions Liana Levi.