Théâtre

Kisa mi lé

Un homme est en colère. On lui a menti sur son passé. Il veut des réponses et surtout la vérité. Vingt ans après avoir quitté sa terre natale il part à la recherche de son histoire, de son identité. Une identité double mais singulière. Cet homme là, on le connaît, on en connaît de nombreux comme lui à La Réunion. Cet homme là, c’est aussi Daniel Léocadie. Un jeune homme dont le corps, la tête, les pensées, sont partagés entre deux identités. Une dualité - et non une schizophrénie, comme il s’en défend en souriant - qui finit, bon gré mal gré, par se résorber dans un bain de lumière qui l’illumine lui et le monde qui l’entoure : « il n’est pas insensé de penser que cette guerre à l’intérieur est présente à l’extérieur, dans notre société actuelle, et il n’est pas insensé non plus de penser qu’une réconciliation est possible mais pour cela il faut être prêt à savoir qui on est et contre qui ou quoi on se bat. Se connaître c’est mieux comprendre l’autre. »

Daniel Léocadie et Félix Bataillou se sont rencontrés à la prestigieuse école de l’ENSATT à Lyon. C’est là que peu à peu, « Kisa mi lé » a vu le jour, fruit de travaux et d’exercices formels qui seront la matrice d’une profonde réflexion artistique et humaine. Un « fonnkèr théâtral », comme Daniel Léocadie se plait à le nommer, creuset d’une langue qui se met en mouvement pour dire ce qu’il lui semble nécessaire et urgent de dire.

« Na do moun i di
Le Yab lé in zespri zesklav dann in kor kolon
Kisa mi lé ? »


TEXTE, MISE EN SCÈNE ET JEU Daniel Léocadie
RÉGIE GÉNÉRALE ET LUMIÈRE Gaspard Gauthier
AVEC LA COMPLICITÉ DE Jérôme Cochet

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Opportunités du sacrifice

Kisa mi lé, spectacle écrit en français et en créole ouvre les vannes identitaires et bouscule Descartes. +++