Activité

Activités nautiques

Aqua tu joues ?

Rappel : faire plouf dans l’océan en quête de sensations, sans crainte et en toute légalité, c’est encore possible.

"Océan. Masse d’eau occupant à peu près les deux tiers d’un monde destiné à l’homme – lequel est dépourvu de branchies." Lorsque le journaliste américain Ambrose Bierce publia, dans son Dictionnaire du Diable, les 998 définitions dont cette phrase vénéneuse est un échantillon, il reçut un accueil mitigé. Les États-Unis venaient de mettre fin à la guerre de Sécession, et l’industrialisation triomphante reprenait sa course dans l’enthousiasme général. Nul n’avait alors envie de goûter les aigreurs d’un esprit caustique rognant mot après mot l’une des idées forces de l’époque : Dieu a créé la Terre pour que l’homme en dispose à sa guise. À La Réunion, un bon siècle plus tard et à 18 000 km de San Francisco, où Bierce acheva son ouvrage, la phrase pourrait très bien être jetée dans le bouillon rhétorique où s’échauffent depuis plusieurs années les débats suscités par la crise requin. Faut-il considérer l’océan comme un territoire hostile où l’homme n’a pas sa place, ou le soumettre par la force et l’invention à ses désirs et ses besoins ?

Pendant que ces questions philosophiques étaient maltraitées par les parties adverses qui s’étrillent sur le web au fil des attaques, les plages se sont vidées, malgré les mesures instaurées – un peu tardivement, il est vrai. Pourtant, il en reste, des choses à faire dans l’eau, qui n’impliquent pas de se placer hors la loi ou de prendre des risques importants. Pour vous, nous sommes donc allés à la rencontre de ces acteurs qui n’en démordent pas, et proposent toujours des activités où les sensations vont de paire avec une certaine sensibilisation au milieu naturel. Parce que contrairement aux antagonismes parfois violents entre écologistes et usagers de la mer que l’on croit remarquer dans les eaux troubles du discours médiatique, quand on enfile son maillot de bain, son masque et ses palmes pour s’immerger quelques heures avec les passionnés de sports nautiques, il devient clair qu’on ne peut qu’être les deux à la fois.

Des guides de randonnée aquatique (si, ça existe) aux moniteurs de Stand Up Paddle en passant par les pêcheurs, capitaines de voiliers ou les pilotes de jetskis, nous n’avons croisé que des amoureux de la nature, tous soucieux de préserver la richesse des eaux qui bordent notre littoral, et déterminés à en profiter sans risquer le Diable qui soufflait à Bierce ses amusants sarcasmes. On n’a pas de branchies certes, et on ne résoudra pas l’équation impossible de la crise requin en quelques mois ; mais on peut encore s’amuser dans l’eau à La Réunion, et pas que dans les piscines !


La sécurisation des plages

Impossible de parler du bordmèr aujourd’hui sans évoquer la crise requin, qui mine depuis des années la fréquentation de certaines plages, et continue d’inquiéter les Réunionnais et les touristes. Quelles activités peut-on encore pratiquer dans l’océan ? Et quels sont les risques ? Le point sur les différents dispositifs de sécurisation en cours.

Filets

Au mois d’octobre, la mairie de St-Paul espère pouvoir étendre les zones de protection des plages existantes en installant de nouveaux filets à Boucan et aux Roches Noires. Le premier devrait s’étirer de la piscine de Boucan jusqu’à l’hôtel St-Alexis. Le second sera tendu entre la digue du port de St-Gilles et Cachera. Un troisième filet devrait sécuriser à terme le spot de surf des Aigrettes. Ces projets devraient permettre la reprise de toutes les activités au niveau des plages emblématiques de l’ouest. Ils ont aussi pour objectif de rassurer la population, qui s’est réfugiée sur un lagon désormais surpeuplé.

Baignade

Pour l’heure, deux filets protègent déjà deux de ces plages sur un périmètre plus restreint. Ils n’ont vocation qu’à sécuriser la baignade. Le premier est installé sur le ban de sable de la plage des Roches Noires ; le second est à Boucan, face au poste des MNS. Ces filets permettent aux nageurs de pratiquer sans risque l’exploration avec palmes, masque et tuba. Au final, comme sur n’importe quelle plage de France et d’ailleurs, pour une baignade en totale sécurité , il s’agit surtout et simplement de se baigner pendant la présence des MNS et de respecter la couleur des drapeaux. Astuce : avant de vous y rendre, consultez le site internet de l’OTI Ouest www.ouest-lareunion, où l’info est actualisée deux fois par jour, tous les jours.

Interdictions spécifiques

En dehors des zones protégées par les filets existants, un arrêté préfectoral stipule « que sont interdites dans la bande des 300m, les activités nautiques utilisant la force motrice des vagues ». Par exemple le surf et le wave-ski. Il est impératif de respecter cette interdiction !

En revanche, de nombreuses activités encadrées par des professionnels restent bien autorisées : plongée, balades en bateau, jet ski, parachute ascensionnel, pêche au gros, sports de voile, etc.. Bref, nous ne sommes pas dans une situation d’interdiction généralisée et il y a encore largement de quoi profiter de la mer !


Remerciements

Pour la réaliser cette sélection d’activités nautiques à pratiquer sur, sous, dans ou à côté de l’eau, nous avons fait appel à la générosité des prestataires qui ont permis à nos journalistes, non seulement de vivre de fortes et belles émotions, mais aussi et surtout de pouvoir vous retranscrire ces expériences réellements vécues. Ces professionnels se sont montrés à la fois sympathiques, disponibles et attentifs à partager leur métier, souvent une passion.

Tant pour leur professionnalisme que pour leurs conseils et la qualité de leur accueil, nous tenons donc à les remercier chaleureusement.

Vous trouverez, classés par activités, les coordonnées de l’ensemble des autres prestataires sur le site de l’Office du Tourisme de l’Ouest : www.ouest-lareunion.com